Comment faire le deuil de son chat dans ces conditions ?

Bonjour à toutes et à tous,

C’est difficile de résumer neuf mois en quelques lignes. Ma petite Puce avait une IRC avancée mais elle vivait sa vie de chat depuis des mois grâce à des perfusions et beaucoup d’attentions et d’amour. Elle pesait son poids de forme. Elle faisait partie des chats qui arrivent à vivre avec des taux hauts. Elle est morte le 12 janvier dernier à 10 ans et je ne peux pas m’empêcher de penser que sa fin aurait pu être retardée.

Il y a eu une alerte en août à cause d’une infection urinaire. Début novembre ma puce s’est isolée et a fait en dehors de la litière, mais une vétérinaire m’a dit que tout allait bien. Puis à partir de fin novembre elle a fait à nouveau en dehors de sa litière de manière épisodique et j’ai commencé à perdre ma belle énergie parce que j’étais rongée par l’inquiétude. Pourtant à part ça elle allait bien et mangeait 180 grammes de pâtée par jour.

J’avais rendez-vous le 23 décembre avec sa vétérinaire habituelle pour un contrôle et donc je voulais attendre jusque là. Mais comme je me faisais beaucoup de soucis, j’ai pris un rendez-vous le 16 décembre et je suis tombée sur un jeune vétérinaire plein de morgue. La créatinine et le phosphore de ma Puce était remontés. Il m’a fait peur et alors que je m’étais promis de ne plus la faire hospitaliser, je l’ai laissée sur place pour le week-end, la mort dans l’âme. Le samedi j’ai été la voir et elle était misérable, je lui ai enlevé la collerette le temps de ma visite pour qu’elle puisse boire et manger. Elle s’est jetée sur le bol d’eau et a bu très longtemps. Elle était assoiffée.
Je l’ai récupérée le lundi suivant dans un état lamentable. Le poil de ses pattes arrière était rosé, la patte où la perfusion avait été posée faisait peine à voir. Dans sa queue, il y avait un peu de sang coagulé. J’ai su ensuite qu’elle s’était arraché la perfusion et qu’elle avait perdu du sang. Ils m’ont dit que ses taux n’avaient pas baissés. 500€ pour ça. Mon budget « IRC » que je gérais efficacement depuis des mois venait d’être explosé. L’argent devenait un problème de plus.

Le soir même elle a bu énormément. Le lendemain nous nous sommes aperçu que son poil était très rêche. Je n’ai fait la relation que cette semaine. Si son poil était aussi rêche alors elle n’avait pas été hydratée correctement pendant ces deux jours d’hospitalisation (week-end et deux nuits, pas de surveillance constante). Si elle n’avait pas été hydratée correctement pendant l’hospitalisation ses taux ne risquaient pas de descendre. Son poil est redevenu soyeux dès que nous lui avons fait sa perfusion sous cutanée.

Elle a mis plusieurs jours à remonter la pente chez nous. Nous lui avons fait des perfusions tous les jours sur le conseil de sa vétérinaire habituelle. Lors d’un contrôle suivant, sa créatinine et son phosphore avaient bien baissés (de 99 à 76 de créatinine, de 120 à 97 de phosphore). Sa vétérinaire habituelle a arrêté les antibiotiques en disant qu’elle ne pensait pas qu’il y avait une infection urinaire. De mon côté, j’avais attaqué un autre traitement et de l’homéopathique avec une autre vétérinaire.
A partir de Noël, ma Puce a recommencé à vaquer à ses occupations de chat. J’avais l’impression que sa patte était un peu bizarre mais je me suis dit que c’était peut-être le fait qu’elle soit rasée à l’endroit de l’intraveineuse qui faussait la perspective. Les deux jours avant le 6 janvier, elle a recommencé à faire en dehors de la litière et je n’ai pas pensé sur le coup que ça pouvait être à cause de sa patte.
Le 6 janvier au matin, elle est venue dans la cuisine comme d’habitude pour manger. Ensuite elle a sauté sur son meuble préféré et c’est là que j’ai vu que sa patte était enflée. J’ai paniqué. J’ai pensé à l’infection, à la septicémie, aux risques pour la fonction rénale restante. J’étais épuisée à force de m’inquiéter depuis trois semaines. J’avais perdu l’appétit.
Ils m’ont dit n’importe quoi pour ne pas dire que c’était peut-être à cause de la perfusion arrachée. Phlegmon, atypique, « je sais pas », peut-être un cancer de l’os. Imaginez mon état mental. Mais ils n’avaient même pas fait une radio ou quoi que ce soit pour valider ces hypothèses. Elle n’avait pas de fièvre et l’endroit n’était pas rouge. C’était juste enflé quelques centimètres derrière au-dessus du point d’appui de la patte.

Elle a été mise sous antibiotiques. Et comme le samedi elle avait du mal à positionner sa patte, j’ai téléphoné pour savoir ce que je pouvais lui donner pour la douleur. Ils m’ont donné un petit tube à essai avec un liquide transparent. Elle avait déjà eu un tube comme ça après une opération dentaire et je m’étais méfié, je n’en donnais que la moitié de la dose et je n’en ai donné que trois prises. Mais là, je n’ai pas réfléchi. J’avais perdu mon esprit critique parce que j’avais peur qu’elle meure. Je leur ai fait une totale confiance. Je ne savais pas que c’était de la morphine. Elle a passé sont temps à dormir à partir de là. Le lundi je l’ai ramenée parce que sa patte n’était pas dégonflée. Au bout de deux jours d’antibiotiques c’était normal. Mais moi je n’étais plus rationnelle. Ils lui ont rajouté un autre antibiotique, pourquoi pas, mais surtout ils ont augmenté la dose de morphine. J’ai demandé dans combien de temps on pourrait savoir si ça faisait effet. La jeune vétérinaire m’a répondu « 3 jours ». Nous étions le lundi 9 janvier.
Et à partir de là ma Puce était complètement shootée. Elle a arrêté de s’alimenter, elle faisait sous elle, et le jeudi elle ne tenait même plus sur ses pattes pour boire. Mais je croyais que c’était l’infection. « 3 jours ».

Le jeudi, j’ai téléphoné à une vétérinaire à domicile pour qu’elle vienne mettre fin à la vie de ma Puce. Elle est venue à 16 heures. Nous étions dévastés. Ça faisait plusieurs nuits que nous ne dormions pratiquement pas. Cette vétérinaire a été extraordinaire d’humanité. Elle nous a dit que normalement on ne donne jamais d’opiacés à un animal affaibli, elle nous a dit que des fois elle disait aux gens que le départ pouvait attendre quelques jours ou quelques semaines, qu’il n’y avait pas de créatinine dans les urines mais que c’est vrai que le phosphore est un peu haut.. Elle fait une pause. Puis elle a dit « Je vois que votre décision est prise ». Mais en fait c’est que nous avions le cœur en mille morceaux, nous n’étions plus capables de réfléchir. Voir notre Puce dans cet état nous avait amené à cette décision terrible, appuyée à 14 heures par un autre vétérinaire d’une clinique proche qui, je pense maintenant, avait scellé son sort surtout en lisant son dossier transféré par la clinique où elle était suivie ; et où j’avais eu le malheur de dire que je ne pouvais pas me permettre de faire des contrôles aussi rapprochés (une fois par semaine). Je me demande s’ils n’ont pas écrit un truc du genre « moyens financiers limités, pas d’acharnement » dans son dossier. J’espère que non, car j’avais bien spécifié que c’était les contrôles rapprochés que je ne pouvais pas assumer. J’avais déjà dépensé presque 800€ sur le mois de décembre. Pour sa nourriture, ses compléments et ses soins, j’avais de l’avance et de quoi continuer à les assurer pendant plusieurs mois.
Il ne m’a pas fait payer la consultation. Il l'a auscultée très rapidement. Il ne m'a pas posé de questions. Il m'a laissée sans espoir.

Ça fera trois semaines demain que ma Puce est morte. Et plus le temps passe et plus les questions et les « et si » sont difficiles à porter. Elle me manque terriblement. Ça aurait été le cas si elle était partie à cause de son IRC, mais la vraie souffrance vient du fait que j’ai l’impression de l’avoir trahie en perdant ma belle énergie et mon sens critique. En ayant brisé ma promesse de ne plus la faire hospitaliser. En ayant baissé les bras. En me laissant ballotter de jeune véto en jeune véto.
Ma petite mère courage remontait la pente après cette hospitalisation fatidique. Ses taux étaient en train de baisser.
Je ne suis pas quelqu’un qui a l’habitude de s’appesantir sur ce qui ne peut être changé.
Mais là, j’ai vraiment du mal à faire ce deuil à cause de cet enchaînement d’évènements qui ont mené aux quatre derniers jours misérables de notre chatte.
C’était une petite douceur. Espiègle. Toujours à venir chercher des câlins en arrondissant le dos pour que notre main s’y pose. Elle avait une confiance totale en moi.

J'ai oublié le pire.
Juste avant de faire l'injection pour l'endormir, quand elle s'est penché au-dessus de ma puce, la vétérinaire a dit très bas : "sa patte est moins enflée".

Bonsoir. Votre histoire est très triste et je suis bien désolée par tout ce que vous avez vécu. Il est toujours si difficile de perdre nos jolis chéris j'en sais quelque chose pour avoir vu mon chat âgé de 16 ans et demi décéder au moment où je suis montée dans une des chambres il a voulu nous épargner sa fin de vie et je suis montée alors qu'il a poussé son dernier râle je garde encore tellement en tête son pauvre corps étendu et je ne pouvais plus rien faire du tout. Je l'ai tendrement carresse et parlé pourtant j'étais sous le choc. J'ai une crainte terrible des vétérinaires car en 2014 j'ai perdu deux chats ma nénette d'un cancer ils se sont acharnés sur elle pour qu'au final nous nous décidions de la laisser partir dignement. Et mon chatouille. Il avait 6 mois et ne faisait plus pipi évidemment nous n'avons pas attendu et sommes aller consulter. Ils nous ont dit qu'il fallait le sonder et qu'il le garderait jusqu'au lendemain. Je téléphone donc alors le matin et l'on me dit votre chat est très agressif je réponds ce n'est pas possible nous n'avons jamais eu de problème. Bref ils nous disent venez le chercher cet après-midi ce que nous faisons. Nous arrivons et j'oublie sa caisse de transport mais il n'y sortait pas je lui dis viens mon petit chouchou et toujours rien il est couché. J'ouvre le couvercle et le porte et il ne tenait pas sur ses pattes arrières tout le bas était paralysé. Je suis en plein désarroi et mon mari furieux de votre notre pauvre petit chatouille avec sa langue dehors me dit immédiatement nous retournons les voir. On cri on ne comprend pas. Notre chatouille était ailleurs . On nous dit revenez dans quelques heures et là nous parlons avec mon mari. À se dire cruellement que notre pauvre petit amour a du avoir un AVC où je ne sais trop quoi d'autre. Retour chez le vétérinaire je veux de suite voir chatouille et la je vois mon pauvre chéri étendu la langue complètement dehors je dis stop. Le véto veut encore l'envoyer à Nancy pour un scanner et nous tellement malheureux demandons de laisser partir notre petit chatouille qui n'avait plus d'espoir. J'ai été si malheureuse mais je sais que j'ai fait le bon choix même sa tête ne se levait plus. De cette même année donc j'ai perdu deux chats le 02 juin nénette le 02 octobre chatouille. Et l'année passée le 02 octobre 2022. Je ne sais pourquoi ces dates reviennent dans cesse et j'ai très peur maintenant. Je comprends tellement votre douleur et culpabilité mais vous avez tellement fait pour votre chat. J'espère que le temps fera . Pour ma part je me remets très difficilement du décès de guitou et je pense si souvent à lui. Courage a vous.

Merci pour votre réponse.

J’ai lu votre histoire à propos de votre Guitou et je comprends bien votre peine car quel que soit leur âge il est bien difficile de les voir partir. Ils font partie de nos vies et de notre quotidien.

Les histoires de votre nénette et de vos petit Chatouille on dû être lourdes à porter également, surtout pour ce pauvre chaton. Je ne pense pas que tous les vétérinaires aient conscience du traumatisme que traversent les maîtres aimants quand leurs animaux de compagnie sont traités ainsi. Je n’irais plus dans cette grande clinique où on peut être reçu par des jeunes vétérinaires aux dents longues quand on a besoin d’un rendez-vous rapidement. Ma vétérinaire habituelle était très bien, mais ça ne sert à rien d’être accompagné par un professionnel de qualité s’il faut plus d’un mois pour avoir un rendez-vous, surtout pour une maladie chronique.
Je regrette de m’être laissée manipuler par la peur et d’avoir failli à ma promesse de ne plus la faire hospitaliser. Surtout qu’il y avait d’autres solutions comme d’augmenter la fréquence des perfusions sous cutanée. Je savais où sa maladie nous emmenait mais jamais j’aurais pu imaginer qu’une prise en charge aussi désastreuse fasse se terminer l’histoire de ma Puce d’une façon aussi injuste.
C’est une leçon cruelle.