Adoption d’une chatte craintive qui se terre sous un lit

Bonjour,
J’aurai besoin de vos pistes pour la situation de notre nouvelle venue.
Active au sein d’une association, une chatte d’environ 5 ans a été recueillie depuis deux ans. Soignée, stérilisée, elle a été placée dans une FA, puis une seconde d’où il a fallu la retirer d’urgence, le début de sociabilisation en a été détruit. Elle vivait depuis un an dans les locaux du refuge. Douce et craintive elle n’a pas touché le cœur d’une famille d’adoptants et le temps passant j’ai décidé de l’accueillir chez nous.
Nous avons préparé l’appartement (filet sur le balcon, paniers, arbre à chats, jouets, nourriture molle et croquettes, Feliway, Fleurs de Bach, Catnip, Valériane, litières ….)
Mais dès son arrivée la demoiselle chat s’est terrée sous mon lit et n’en sort qu’à la nuit tombée. Nous lui avons aménagé la chambre pour qu’elle s’y sécurise, et lui laisser du temps.
Voilà 15 jours qu’elle ne sort qu’à la nuit tombée lorsque tout le monde est couché.
Les tentatives de jeu, les contacts visuels en clignants des yeux, en lui parlant, la communication animale, et tous les conseils d’un livre sur le comportement félin n’y changent rien.
La nourriture présentée au bout d’une palette en bois elle refuse d’y toucher. Je n’arrive pas à initier un contact qui pourrait être le début de la prise de confiance.
Alors oui cela peut mettre des mois, et nous savons qu’elle est à priori peu sociable. Mais au refuge elle jouait avec les autres chats, le chien, les furets mémé si elle évitait les humains. Je pouvais l’approcher. Depuis 15 jours même les animaux de la maison ne l’intéressent pas, ( elle est protégée dans la pièce où elle est mais ne cherche pas à les observer).
Je suis preneuse de toute astuce pour favoriser son intégration et l’aider à se sociabiliser…
Merci.

Patience, patience, patience... Nous avons adopté un mâle d'environ 6 ans il y a 15 mois et ça commence à aller. Les progrès sont très très lents, mais si je compare aujourd'hui et janvier 2021, la différence est énorme. Il me semble que vous êtes dans le juste, vous avez tout préparé et prévu, mais vous ignorez ce que le chat a vécu dans ses anciennes vies. Le nôtre a clairement vécu des traumatismes et n'a pas été soigné correctement. Je trouvais sa démarche parfois un peu curieuse, ou sa manière de sauter. La véto à qui j'en ai parlé a senti un cal de fracture sur la patte arrière, qui en est un peu déformée. On va faire venir le véto-osthéo, peut-êre pourra-t-il faire qqch.
Par exemple, nous avons un jardin avec une chattière et ce chat ne veut pas sortir. En tout cas, pas tout seul. cela lui arrive de me suivre au jardin, mais il n'y va pas de son propre chef. Je présume qu'il ne se sent pas en sécurité à l'extérieur. C'est notre septième chat et c'est la première fois que nous devons avoir une caisse-litière. Il a aussi fait des progrès avec sa caisse depuis quelques mois, parce qu'au début il ne l'utilisait pas toujours. Maintenant, il s'en sert toujours.
Nous avons aussi eu une chatte, adoptée alors qu'elle avait dix ans, qui a passé les trois premiers mois chez nous sous le canapé. Elle sortait de sa cachette lorsque nous n'étions pas là pour aller manger et faire ses besois. Petit à petit, elle a cherché le contact, jusqu'à devenir plus collante que de la colle UHU. Elle n'avait jamais eu de jardin, alors je lui ai montré la chattière et les alentours puis nous sommes rentrées dans la maison. Pendant de très nombreuses semaines, elle a passé une partie de son temps assise à l'intérieur de la maison, à contempler le monde extérieur à travers la chattière transparente, sans sortir. C'était sa télévision. Et puis un jour elle a osé sortir et a vite trouvé les bons coins dans le jardin. Mais elle n'a jamais voulu rester dehors la nuit, même en été.
Si on est tolérant et ouvert, et vous l'êtes certainement, c'est très rare que le chat ne finisse pas par trouver ses marques et explorer son monde. Mais la période d'adaptation peut être plus ou moins longue.
On a eu longtemps, 16 ans, un chat roux qu était né dans notre haie d'une mère sauvage et d'un père inconnu. Attiré par la nourriture que je lui déposais dans le jardin, il est resté dans notre entourage. J'ai réussi à le trapper pour le faire castrer. Le froid arrivant, il a pris l'habitude de rentrer par la chattière, de manger dans la gamelle des deux autres chats, et d'aller dormir au sous-sol. Puis du sous-sol, il est monté dans la chambre d'amis. Il traversait la maison en rasant les murs, courant tout aplati, refusant le contact.
Le manère a duré deux ans. Comme il ne dérangeait pas nos autres chats, on a hébergé et nourri ce squatteur durant deux ans. Puis un soir j'en ai eu assez. Je suis rentrée doucement dans la chambre où il dormait, l'ai repoussée et me suis assise devant avec un livre et un thé. J'ai passé une bonne partie de la soirée à lire et à parler au chat qui se demandait comment il allait bien pouvoir faire sortir de la chambre. J'ai parlé, parlé, parlé, doucement (en fait je lisais le livre à haute voix :-) et de temps à autre je regardais le chat brièvement en clignant des yeux.
Il s'est rapproché de la porte petit à petit. Il a humé mes jambes. Lorsqu'il est passé près de moi je lui ai doucement offert ma main qu'il a humée également. Puis j'ai allongé un tout petit peu le bras et j'ai pu lui gratouiller le menton. Il a tout d'abord reculé, très surpris, puis est revenu sentir ma main et s'y frotter, frotter, frotter. Il s'est mis à ronronner et j'ai pu le caresser en entier pendant dix bonnes minutes. En réalité, ce chat n'avait jamais été touché par aucun être humain, et il venait de retrouver les sensations comme avec sa mère. Je crois que ce soir-là, nous avons eu un coup de foudre réciproque, il était roux avec un poil merveilleusement doux.
Au fil des mois qui ont suivi, il a commencé à vivre avec nous et les autres chats, à venir sur nous pour des caresses. Mais c'était seulement avec mon mari et moi. Dès qu'une tierce personne venait dans la pièce où il était,il s'en allait. Il était incroyablement peureux, ce qui lui a plutôt réussi puisqu'il a atteint le joli âge de seize ans sans accroc. On l'a perdu en deux jours - il allait très bien, et un jour il n'a plus voulu manger. Le lendemain non plus. Ce n'était pas son style :-) Il avait gardé la ligne mais s'alimentait très régulièrement. Consultée en urgence, la véto a découvert lors de l'échographie que son foie avait la forme d'un chou-fleur. Aucun signe avant-coureur de cancer et plus rien à faire vu l'état de son foie. On l'a euthanasié avec douceur et tristesse, remerciant le Ciel de nous avoir donné ce compagnon félin un peu fantasque durant seize ans.
Je dis fantasque parce que parfois il pouvait changer de comportement littéralement en une seconde, comme si une mouche l'avait piqué, ou l'un de ses neurones avait flashé. Mais toujours incroyablement gentil. Je suis contente que nous ayons accepté de vivre deux ans avec un squatter, et je suis contente d'avoir un soir insisté pour provoquer le contact. On a beaucoup aimé ce chat, même si on devait bien reconnaître qu'il n'était pas toujours très futé.

une chatte adoptée arrivée un jour, j'ai mis 6 ans pour pouvoir la caresser, et encore juste quand elle mange, sinon pas possible de la toucher. Donc , patience